Le compost pratique

De nombreux citoyens appréhendent le moment de monter leur premier tas de compost, faute de connaissance et d’expérience. Pourtant, rien n’est plus facile.

On doit dans un premier temps créer un lit de matières carbonées de 15 cm d’épaisseur avec des résidus de jardin grossiers, des feuilles mortes ou de la paille. Puis, on accumulera en alternant 6 cm de matériaux carbonés et 3 cm de matériaux azotés, en tentant de varier les matières employées. On saupoudrera de la terre de jardin ou du vieux compost à tous les 30 cm de façon à inoculer le tas en microorganismes. On prendra soin d’humecter les matières carbonées, au besoin. On ajoutera les matières organiques au tas de compost selon leur disponibilité au fur et à mesure qu’elles sont disponibles.

En milieu urbain, mieux vaut monter le tas dans une boîte à compost, de préférence à deux compartiments et faite de planches de cèdre naturel, légèrement espacées. Chaque compartiment devrait mesurer au moins 1 m3. Les planches qui séparent les deux compartiments devraient être amovibles de façon à permettre un transfert facile de la matière organique d’un compartiment à l’autre.

Ainsi, une fois que le premier compartiment est plein, on transfère l’ensemble des matériaux dans le deuxième compartiment en prenant soin de brasser la matière et de l’humecter au besoin. Le premier compartiment devient alors libre pour recevoir de la nouvelle matière qui s’accumulera jusqu’à la fin de l’automne, moment où un nouveau transfert des matières sera nécessaire pour libérer le premier compartiment pour les besoins de l’hiver. Le compost jeune du deuxième sera transféré au jardin où il pourra continuer de mûrir jusqu’au printemps.

Lorsque le tas de compost est monté selon les règles, on observe une certaine chaleur au cœur du tas. S’il se dégage des odeurs nauséabondes, c’est signe qu’il y a un excès d’azote. Le tas doit alors être retourné sans délai de façon à lui intégrer des matières carbonées. À cet effet, on peut utiliser des feuilles mortes ou de la paille. Plus on brasse les matières, plus rapide sera la décomposition. Il faut au moins une année pour produire du compost mûr. On applique le compost au jardin de préférence au printemps, à raison de 1 à 2 cm sur les surfaces en culture, en accord avec l’exigence des plantes cultivées.