La production des espèces indigènes à  croissance lente

Parmi les espèces indigènes du Québec, certaines se développent très lentement. Par exemple, le lis du Canada met plus de 21 mois avant de faire apparaître une première feuille juvénile (cotylédon) , et 12 mois de plus avant de déployer ses premières vraies feuilles.

Plusieurs autres espèces ont des cycles de reproduction lents. Parmi les plus populaires, mentionnons les petits-prêcheurs (Arisaema triphyllum) , les faux sceaux de Salomon (Smilacina racemosa) , les sceaux de Salomon (Polygonatum pubescens) , les trilles, et les sanguinaires.

Afin de pouvoir offrir ces espèces sur le marché, des horticulteurs ont développé des techniques permettant de les reproduire dans des temps considérablement plus courts qu’en milieu naturel. Ainsi, les trilles blancs produits par semis en pépinière mettent 4 à 5 ans à fleurir, comparativement au délai de 7 à 17 ans requis en milieu naturel! Les techniques utilisées miment de près les conditions naturelles, tout en assurant aux jeunes plants un maximum de soins et de nutriments afin d’accélérer leur développement.

Au Québec, depuis 2005, il est illégal de vendre des lis du Canada, des trilles blancs, des sanguinaires et plusieurs autres espèces prélevées directement en pleine nature. Malheureusement, tous les pépiniéristes ne sont pas au courant de cette loi. Afin de ne pas mettre en péril les plantes sauvages, il est donc important de s’assurer de l’origine des plants avant de les acheter. Les plantes indigènes à croissance lente sont parmi les plus belles. Elles s’intègrent à merveille dans les aménagements paysagers, et mieux les connaître nous permet de mieux les protéger.