Éloge de la biodiversité

Lorsqu’on parle de biodiversité, la plupart des gens voient des images de jungle avec des animaux exotiques, des lianes entremêlées et des milliers d’insectes grouillant en sous-bois. En fait, la biodiversité est présente dans tous les milieux naturels et l’une des clés du succès d’un jardin en santé.

Dans une prairie ou une forêt sauvage, les plantes qui apparaissent spontanément sont évidemment celles qui sont les mieux adaptées à leur environnement. Elles prospèrent parce que le milieu leur convient. Et les différentes espèces présentes vivent en association. Chaque plante attire des insectes spécifiques et, comme il a une multitude de plantes différentes, il y a une multitude d’insectes différents qui se partagent l’espace.

Parmi cette faune variée, il y a des végétariens (ravageurs des plantes) et des carnivores (prédateurs des ravageurs) . Si un insecte se mettait à proliférer de façon abusive, il serait rapidement contrôlé par ses prédateurs qui l’empêcheraient de prendre le dessus. C’est la loi de la jungle! Malheureusement, lorsqu’on cultive une seule espèce de plante sur une grande superficie – comme une pelouse, cette végétation ne va attirer qu’un nombre limité d’espèces d’insectes. Faute de prédateurs, il arrive souvent que ces insectes se multiplient de façon anarchique, surtout lorsque les conditions leur sont favorables et que les plantes souffrent de stress (p. ex. sécheresse) . C’est pourquoi on a tant de problèmes avec les pelouses uniformes, d’autant plus lorsqu’elles sont souvent posées sur des sols ingrats et compactés.

Plusieurs professionnels ont poussé des hauts cris lorsque le Code de gestion des pesticides est entré en vigueur en 2003 : «on allait perdre nos beaux aménagements et ce serait la catastrophe disait-on!». Les beaux jardins ont-ils disparu? Pas du tout! Mais j’espère qu’on va voir disparaître ces pelouses trop parfaites qu’on ne peut maintenir qu’au prix d’efforts laborieux ou de grandes quantités de pesticides .