Que vienne l’hiver!

Une fois que le premier gel a fait son oeuvre, le temps est venu d’arracher de terre les végétaux qui ont péri sous l’assaut du froid.

Le basilic, les tomates, les concombres, les héliotropes, les zinnias et les sanvitalias vont rejoindre les matières organiques dans le tas de compost en formation. Ce nettoyage révèle au regard les végétaux rustiques, ceux qui ont la capacité de résister – du moins encore pour quelque temps – aux morsures de plus en plus sévères du froid. Leur feuillage d’un vert soutenu, presque bleu, m’indique cependant qu’ils livreront un combat acharné contre un climat sans merci.

Les carottes, les betteraves, les panais, les rutabagas, les salsifis, les céleris-raves, les poireaux et les choux bénéficieront des nuits de plus en plus froides d’automne pour développer un maximum de sucres et se gorger de vitamines et de minéraux. Pour le moment, c’est dans la terre que ces légumes maintiennent au mieux leur qualité et leur fraîcheur. Avant les gros froids, il faudra cependant se résoudre à les récolter.

Les légumes racines et les choux se conservent plusieurs mois dans une chambre froide, un espace aménagé de façon à créer des conditions similaires aux caveaux de nos aïeux, soit une humidité de 90 %, une température entre 0 et 1 degré Celsius et une circulation d’air qui permet d’atteindre une température optimale et d’évacuer les gaz issus du mûrissement des légumes .

On peut aménager sans trop de frais une chambre froide dans une cave en terre ou en ciment. Autrement, on peut ranger ses légumes racines dans le réfrigérateur, emballés dans des sacs troués, avec quelques copeaux de bois légèrement humides.

Les légumes ainsi entreposés conservent durant l’hiver toute leur vitalité ce qui en fait des aliments précieux, car ils ont la capacité de nourrir la vie qui nous anime. Avec une bonne provision de légumes vivants dans ma chambre froide, j’accepte plus facilement… que vienne l’hiver.