Ne pleurez pas vos larmes de bébé

Mignonnes, oui, mais faciles à cultiver, non. Les larmes de bébé, en vente dans toutes les jardineries, déçoivent souvent le jardinier amateur qui perd son plant après quelques semaines ou quelques mois. Quel est donc le secret de leur culture? Peu de plantes d’intérieur sont aussi mignonnes que les larmes de bébé (Soleirolia soleirolii , syn. : Helxine soleirolii) . Minuscule, cette plante n’atteint que 1 ou 2 cm de hauteur et se compose uniquement de minces tiges rampantes couvertes de petites feuilles rondes en forme de larme. Il y a aussi de toutes petites fleurs blanches que l’on remarque à peine.

Avec sa croissance rampante et dense et sa capacité de faire des racines partout où elle touche le sol, cette petite plante recouvre rapidement toute la surface du pot, débordant joliment par la suite de tous les côtés, formant ainsi un monticule dense et aplati d’un vert foncé assez luisant. Plus le pot est large, plus le monticule vert le sera. On peut aussi l’utiliser pour tapisser le sol d’autres plantes d’intérieur. C’est, en fait, une plante couvre-sol comme on en utilise dans nos jardins extérieurs, sauf qu’on doit la conserver dans la maison étant donné son incapacité de supporter le gel.

Une culture particulière

Il faut savoir que cette plante, originaire de Corse et de Sardaigne, pousse normalement dans les milieux très humides. Ce n’est pas une plante aquatique, mais presque. Ses courtes racines, qui ne descendent qu’à 1 ou 2 cm dans le sol, aiment une humidité égale en tout temps et manquent d’eau dès que le terreau commence à s’assécher. Or, nous avons l’habitude de «laisser le terreau sécher en surface avant d’arroser de nouveau». Cette façon d’arroser convient pour 99 % de nos plantes d’intérieur, mais voilà une exception. Il faut que le terreau reste humide, mais non détrempé, en tout temps.

Un truc simple, c’est de placer votre potée de larmes de bébé dans une soucoupe profonde… et de toujours y maintenir de l’eau. Ainsi, le fond du pot est toujours détrempé, mais au sommet, grâce à l’évaporation, le terreau demeure légèrement humide et la plante croît. La plupart des plantes pourriraient sous de telles conditions, car leurs longues racines seraient constamment inondées, mais les courtes racines des larmes de bébé restent en surface du pot où l’humidité est constante mais non excessive.

À part ce détail, c’est une plante des plus faciles. Presque tout emplacement lui convient, de plutôt sombre à bien éclairé. Les températures intérieures normales lui conviennent parfaitement et elle s’acclimate aux pièces peu chauffées l’hiver. On peut ajouter un engrais tout usage très dilué dans la soucoupe de temps à autre, mais elle n’est pas très exigeante en matière de fertilisation. Et quant à la multiplication, il suffit de couper quelques tiges et de les «presser» dans un terreau humide. Elles auront vite fait de prendre racine.

Donc, ne pleurez plus vos larmes de bébé mortes de sécheresse, car maintenant vous savez comment les garder en vie!