La belle saison des graminées

On dénombre des centaines d’espèces de graminées . À partir de la mi-août, leurs inflorescences brillent sous un soleil qui déjà présente une lumière plus dorée, prémices de l’automne.

En horticulture ornementale, les graminées ont d’abord été utilisées pour la confection des pelouses . Au XIXe siècle, les Anglais ont cultivé les herbes à gazon d’un beau vert pour mettre en valeur leurs plates-bandes fleuries, les célèbres mixed-borders . Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du xxe que l’on a commencé à cultiver les graminées pour leurs attraits.

Elles apportent au jardin une touche de douceur et de souplesse et, par leur mouvement, une impression d’énergie. Leurs fruits attirent les oiseaux et les tiges florales garnissent agréablement les jardins particulièrement en automne et en hiver. On peut les associer aux annuelles, vivaces, arbustes et conifères . Les possibilités sont de plus en plus nombreuses à mesure que nous apprenons à connaître ces plantes aux noms parfois étranges : Calamagrostis, Deschampsia, Helictotrichon, Miscanthus, Panicum, Pennisetum , etc.

Au Québec, voilà plus de 20 ans que des pépiniéristes s’y sont intéressés et produisent, à plus ou moins grande échelle, des dizaines d’espèces et de variétés que l’on trouve sur les étalages de nos jardineries. Dans le grand public, il subsiste encore le préjugé bien ancré qui associe les graminées ornementales à de la mauvaise herbe . En milieu rural, elles suscitent peu d’intérêt en raison de leur parenté avec les céréales et plantes fourragères qui poussent partout dans les champs. S’ajoutent à cela les déceptions des expériences passées souvent dues au manque de connaissance et à une mauvaise utilisation.

Pour éviter les problèmes, il faut choisir l’espèce qui convient au type de sol auquel elle est destinée. Plusieurs espèces très vigoureuses doivent être utilisées judicieusement ou plantées de manière à limiter leur développement. Heureusement, il en existe pour répondre aux exigences de tous les types de sol, des plus pauvres aux plus riches, des plus arides aux plus humides.

Les graminées demandent peu d’entretien. À la plantation, il faut arroser abondamment le sol et, par la suite, maintenir une humidité constante pour favoriser l’enracinement. Comme pour les autres vivaces herbacées, il convient de rabattre annuellement les tiges et les feuilles à 10 cm du sol pour les espèces à faible et moyen développement et à 20 cm pour les plus grandes.

Cette taille s’effectue préférablement tôt au printemps pour deux raisons : pour pouvoir profiter des rameaux séchés attrayants tout l’hiver et pour permettre à la neige de s’accumuler à la base des plants, ce qui leur procure la protection hivernale dont ils ont besoin. La division des plants s’effectue généralement tous les cinq ans et constitue la meilleure méthode de propagation. Enfin, il faut éviter les engrais trop riches en azote qui favorisent le développement du feuillage au détriment des fleurs et des fruits .

Pour en savoir plus sur ces extraordinaires plantes, je vous recommande l’ouvrage de Sandra Barone et Fred Oehmichen, Les graminées . Au jardin et dans la maison , publié par Les Éditions de L’Homme. Ce volume présente pas moins de 150 espèces de même que leur utilisation pour le Québec, en plus d’une foule de conseils pour leur culture.