Lorsque je suis devenu producteur de semences, je me devais de produire mes cultures indemnes de maladies, car les semences sont porteuses des bactéries, des virus ou des spores de champignons qui causent les maladies sur les plantes. Afin de ne pas contaminer les jardins du Québec avec des agents pathogènes, j’ai dû porter une attention particulière à la prévention.
Jusqu’alors, mes plants de tomate étaient atteints chaque année par l’alternatiose, une maladie fongique commune qui attaque d’abord les feuilles du bas en les couvrant de taches brunes puis en les desséchant. La maladie se propage rapidement du bas vers le haut du plant qui s’en trouve défolié : la croissance stagne et les fruits deviennent victimes d’insolation.
La résolution du problème repose sur quatre mesures préventives. Premièrement, une fertilisation biologique à base de compost, de farine de crabe et d’algue : une pelletée de compost par plant, 30 ml de farine de crabe et 10 ml de farine d’algue.
Deuxièmement, un compagnonnage minimaliste. J’ai délaissé le basilic et les oeillets d’Inde entre les plants pour les installer plutôt en bout de rang. Ces plantes compagnes, à cause d’une fertilisation généreuse, devenaient trop hautes et nuisaient à la circulation d’air à la base des plants, créant des conditions favorables au développement des champignons .
Troisièmement, j’ai laissé tomber mes vieux tuteurs de bois impossibles à désinfecter et je les ai remplacés par des tuteurs faits de tuyaux de plomberie en cuivre. Chaque printemps, je les nettoie avec un linge imbibé d’alcool à friction.
Finalement, à partir de la mi-juillet, je vaporise mes plants avec une solution de lait de 10 % : une partie de lait dans neuf parties d’eau. Ce traitement au lait alcalinise le feuillage prévenant ainsi l’installation des champignons, lesquels préfèrent un milieu acide pour se développer. Mieux vaut employer un lait faible en gras.
Voilà donc le secret de plants de tomate sans souci. Si vous tenez tant au compagnonnage avec du basilic, installez quelques plants à l’extrémité de vos rangs. De toute façon, c’est dans l’assiette que le basilic est le meilleur compagnon de la tomate!